Comprendre et bien utiliser ces dispositifs
Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), la sécurisation des marchés est une étape incontournable, aussi bien pour le maître d’ouvrage que pour l’entreprise chargée des travaux. Ces mécanismes permettent de garantir que l’ouvrage sera exécuté conformément aux engagements contractuels et que les éventuelles anomalies seront corrigées.
Parmi les outils les plus courants, on retrouve les cautions et les retenues de garantie. Leur objectif est similaire — protéger le maître d’ouvrage contre les malfaçons ou l’inexécution des travaux — mais leur fonctionnement et leur impact sur la trésorerie de l’entreprise sont bien différents.
Qu’est-ce qu’une caution dans le BTP ?
La caution est une garantie financière délivrée par un établissement bancaire ou un organisme d’assurance, qui s’engage à payer le maître d’ouvrage si l’entreprise n’exécute pas correctement ses obligations.
Elle remplace souvent une retenue de garantie, évitant ainsi à l’entreprise de bloquer une partie de sa trésorerie pendant la durée du chantier et de la période de garantie.
Les principales cautions dans le BTP :
- Caution de soumission : garantit que l’entreprise honorera ses engagements si elle remporte un appel d’offres.
- Caution de bonne exécution : couvre le maître d’ouvrage si les travaux ne sont pas achevés ou ne respectent pas les termes du contrat.
- Caution de restitution d’acompte : protège en cas de versement anticipé à l’entreprise ; si le contrat n’est pas respecté, l’acompte doit être restitué.
Avantage clé : préserver la trésorerie de l’entreprise, ce qui lui permet de maintenir sa capacité d’investissement et de faire face à d’autres besoins financiers.
La retenue de garantie : définition et rôle
La retenue de garantie est un prélèvement direct effectué sur les paiements dus à l’entreprise tout au long de l’exécution du marché. Elle est généralement fixée à 5 % du montant du marché, conformément à la réglementation.
Son objectif est de couvrir les risques de malfaçons ou de travaux non conformes qui pourraient être constatés après la réception de l’ouvrage.
La somme est conservée pendant la durée du délai de garantie, souvent fixé à 12 mois. Durant cette période, l’entreprise peut être sollicitée pour corriger les défauts signalés.
Particularité : cette pratique reste très répandue, notamment dans les marchés publics, ou lorsque le cahier des charges du maître d’ouvrage l’impose.
Caution ou retenue de garantie : les différences essentielles
| Critère | Caution | Retenue de garantie |
|---|---|---|
| Forme | Engagement écrit d’une banque ou d’un assureur | Somme directement prélevée sur les factures |
| Impact trésorerie | Ne bloque pas de liquidité (frais bancaires à prévoir) | Réduit immédiatement la trésorerie |
| Montant habituel | Égal à la somme garantie (souvent 5 % du marché) | Généralement 5 % du montant du marché |
| Durée | Jusqu’à la fin du délai de garantie | Jusqu’à la fin du délai de garantie (souvent 1 an) |
- Objectif commun : sécuriser le maître d’ouvrage contre les défauts d’exécution ou malfaçons.
- Avantage de la caution : préserver la trésorerie, au prix de frais bancaires.
- Avantage de la retenue de garantie : ne nécessite pas d’accord bancaire, mais bloque des liquidités immédiatement.
Conseil aux entreprises du BTP
Anticipez ces dispositifs dès la phase de négociation du marché.
- Vérifiez si une retenue de garantie est imposée par contrat ou si une caution peut la remplacer.
- Évaluez l’impact sur votre trésorerie et discutez avec votre banque des conditions pour obtenir une caution.
- Comparez le coût de la caution (frais bancaires) avec le manque à gagner lié à l’immobilisation de trésorerie.
En choisissant le dispositif le plus adapté à votre situation, vous optimisez non seulement vos finances mais aussi votre capacité à honorer plusieurs chantiers en parallèle.

